Le SNES-FSU a été reçu en audience par le DASEN ce 24 janvier 2019. Nous avons pu évoquer les difficultés dont vous nous aviez fait part.
Situation dans les collèges
Effectifs et inclusion
Nous avons évoqué les craintes d’effectifs de classes trop chargés dans certains collèges pour la rentrée prochaine : Mimizan, Linxe, Aire, Jean Moulin à St Paul les Dax, Hagetmau ou Capbreton sont concernés.
Ces problèmes d’effectifs sont renforcés par le fait que les élèves des dispositifs d’inclusion (ULIS), élèves handicapés, ne sont pas comptabilisés mais viennent ensuite s’ajouter, dans certains cours, aux effectifs de ces classes déjà chargées. C’est un problème lancinant dans les collèges et nous demandons à ce que les élèves d’ULIS soient inscrits et comptés à la fois dans les classes ULIS et dans les classes ordinaires pour que l’accueil soit digne pour tous les élèves et qu’il ne se fasse pas dans des classes surchargées.
Historiquement le département avait construit des collèges avec des classes limitées à 28 élèves donc beaucoup de classes sont trop petites pour accueillir 30 élèves et parfois plus.
La réponse du DASEN est que ce ne sont actuellement que des prévisions. On approchera davantage de la réalité des effectifs au mois de juin. Il sera attentif aux collèges défavorisés et il sera possible d’envisager un « coup de pouce » là où des dispositifs ULIS sont présents mais il n’y aura pas forcément d’ouvertures de classes. La double inscription des élèves d’ULIS coûterait trop cher (l’équivalent du financement d’un petit collège pour l’ensemble du département) et n’est donc pas à l’ordre du jour, même si la question a été posée au Ministère et au Recteur. Nous nous attendons donc à ce que les difficultés des collègues perdurent. Seule une mobilisation forte pourrait permettre de faire bouger les lignes. Concernant les problèmes liés à la taille de la SEGPA du collège Jean Moulin, il minore les difficultés liées à cette situation en indiquant que les élèves de SEGPA, dans les Landes, sont des élèves plutôt en réussite si on regarde les résultats au DNB pro. Ces filières ne doivent donc pas faire figure d’épouvantail.
Bilangues
Concernant les bilangues en 6e, le DASEN indique que le 40 était le seul département qui avait une politique de financement de celles-ci hors marge. Le financement sur la marge lui semble logique pour des questions d’équité entre les collèges mais aussi du fait que ce type de classe ne concerne que certaines catégories d’élèves (certaines idées de NVB ont la vie dure !). Il peut entendre la surprise des chefs d’établissement cette année mais c’est une mesure d’équité à l’échelle du pays.
Situation dans les lycées
Pour les lycées, la réforme cristallise les inquiétudes. Nous craignons que les options facultatives, en particulier les options technologiques de seconde, ne soient pas ouvertes dans de nombreux lycées car elles dépendent désormais de la capacité d’autofinancement des lycées (les heures de marge). C’est dommage car cela priverait les élèves d’une initiation aux disciplines technologiques et cela pourrait les détourner ensuite d’une poursuite d’études dans la voie technologique. Par ailleurs, le DASEN a confirmé que la demande d’une option facultative à l’entrée en seconde n’ouvrirait pas droit à une dérogation pour aller dans un autre lycée que le lycée de secteur. A nos yeux, cela pourrait mettre en péril, outre les options technologiques, les options artistiques ou linguistiques. Le DASEN a justifié cela par le fait que ces options ne constituent pas un pré-requis pour accéder à tel ou tel enseignement en classe de 1re. En fin de 2de il sera possible pour les familles d’obtenir des dérogations car il s’agira alors du choix d’un cursus en vue d’une poursuite d’étude alors que le choix d’une option facultative en vue d’obtenir une dérogation relève de la recherche de l’entre-soi (NVB toujours !)
Nous avons dénoncé également le fait que faute de moyens, les lycées ne pourraient vraisemblablement pas ouvrir tous les groupes de spécialité permettant de satisfaire la demande des élèves et des familles. Pour le DASEN, les lycées ne doivent pas construire de menus a priori mais il faudra que les chefs d’établissement veillent à proposer des cursus raisonnables pour des emplois du temps raisonnables pour les élèves et les personnels. C’est dans l’intérêt de tous.
Nous avons exprimé notre inquiétude sur la réforme du bac qui va conduire à un diplôme dont la dimension locale sera renforcée et donc à des inégalités dans le traitement des dossiers des lycéens pour l’accès aux études supérieures.
De façon générale, M. Le DASEN se veut rassurant sur les possibles suppressions de postes : il en évoque seulement 4 dans le département. Les chefs d’établissement ont reçu la consigne d’être attentifs à la conservation des postes, notamment à travers la répartition des heures dans les nouveaux enseignements interdisciplinaires. Nous resterons vigilants et nous craignons toutefois une augmentation des compléments de service qui dégraderaient les conditions de travail des professeurs.
Pouvoir d’achat
Enfin, nous avons dénoncé le fait qu’une 2e heure supplémentaire soit imposée aux personnels. D’abord tous les personnels de l’Education Nationale ne peuvent pas prétendre à des heures supplémentaires et n’accéderont donc pas tous à ce que le gouvernement considère comme une possibilité d’augmentation du pouvoir d’achat. Ensuite, les heures supplémentaires sont sous-payées dans l’Education Nationale et la transformation par le gouvernement d’heures postes en heures supplémentaires est un moyen de faire des économies et de gagner en flexibilité. Nous continuons à demander une politique de revalorisation salariale qui concernerait tous les personnels et ne supposerait pas d’augmenter notre charge de travail.