Suite à l’enquête diffusée auprès des professeurs de Lettres en lycée, le SNES-FSU académique a été reçu par la DEC. Nous voulions avancer des propositions concrètes d’améliorations des conditions de travail, dans le respect des droits des candidat.e.s.
Vous trouverez ci-dessous/ici, le bilan de l’enquête ainsi que le compte-rendu de l’audience. Les titres ont pour objectif de vous permettre de sélectionner les points qui vous intéressent dans ce long compte-rendu. Nous remercions toutes celles et ceux qui ont répondu à l’enquête, nous permettant ainsi de préparer l’audience et de vous représenter au mieux.
Cadre général de l’audience
Dans un contexte de surcharge de travail, de dénaturation de nos métiers, de perte de sens de l’acte d’évaluer, les problématiques prioritaires étaient : calendrier, copies dématérialisées, phases d’harmonisation, composition des différents jurys et EAF.
La DEC partage certains constats, reconnaît les difficultés liées à la réforme du baccalauréat et du lycée mais les discussions achoppent souvent sur des contraintes techniques ou informatiques. Acquise à « l’esprit nouveau » des épreuves comme le Grand Oral, elle est peu sensible aux considérations pédagogiques comme l’attachement à nos disciplines, la difficulté à adopter des postures « d’intervenants » ou de « candides » sur des sujets que nous ne maîtrisons pas. Elle feint aussi d’ignorer les possibles usages néfastes des outils numériques : surveillance et contrôle du travail des enseignant.e.s, harmonisation « mécanique », limitation du droit de grève.
Par ailleurs le cadre national s’impose sur de nombreux domaines comme celui essentiel de la rémunération des oraux sur laquelle nous l’avons interrogée.
Finalement, nous retenons quelques avancées mais beaucoup de questions restent. Nous réinterviendrons en attendant le retour à un baccalauréat national et anonyme, seul garant d’égalité entre candidat.e.s.
Convocations et cumul des missions
Le Directeur a souligné la mobilisation des services sur le baccalauréat et la volonté partagée de donner très vite le plus d’informations possible aux enseignant.e.s, aux élèves, aux établissements. Ainsi, les convocations devraient arriver avant les vacances de printemps.
La DEC ne maîtrise pas l’outil de convocation. Elles seront éditées comme en 2021 avec mention du nombre total de correcteur.trice.s et du nombre total de copies. La mention « intervenants », emblématique de la considération accordée au travail d’évaluation demeure car c’est un paramétrage national.
Les convocations sont établies en fonction des services qui remontent des établissements via les VS. Parfois, les données ne sont pas fiables.
Sur le cumul des missions, le Directeur explique que les enseignant.e.s ne peuvent plus être convoqué.e.s sur des missions simultanées mais sur des missions successives. Ainsi, selon l’administration, les convocations au BTS puis au grand oral ou à l’EAF sont possibles, comme le cumul écrit de spécialité et grand oral.
EAF : retours d’enquête et réponses de l’administration
- Nombre de récapitulatifs : Les retours de l’enquête étaient très favorables à une limitation du nombre de récapitulatifs à 5. L’administration s’est engagée à ce que le nombre de 5-6 maximum ne soit pas dépassé
- Convocation écrit et oral / convocation écrit ou oral : sur ce point l’enquête n’a pas permis de dégager de majorité. Les réponses de l’daministration sont les suivantes : la DEC et les IPR ont réfléchi à convoquer les professeur.e.s de Lettres seulement à l’écrit ou à l’oral, ce qui entraînerait l’augmentation du nombre de copies ou de candidat.e.s à interroger. Ces deux missions sont très différentes et l’oral est plus pénible (déplacement et attention soutenue). Les IPR craignaient une défection importante à l’oral et la difficulté du remplacement. Il fallait aussi trouver une organisation permettant de « tourner » chaque année. Le fonctionnement sera donc à l’identique : convocation pour écrit et oral. Les retours de l’enquête étant partagés, nous ne sommes pas intervenus.
- Calendrier et jour de pause : Les retours de l’enquête témoignaient de la volonté d’avoir une pause au cours de l’oral. Malheureusement, sur le point du calendrier, l’organisation fixée est loin de nos demandes. Les interrogations se feront sur une semaine complète, celle du 20 au 24 juin. La DEC refuse un planning avec la coupure du weekend car les IPR auraient constaté un nombre trop important de défections le lundi avec cette organisation ! Maigre consolation, 80% des centres d’examens auront un temps aménagé le mercredi après-midi pour de la concertation. Les notes d’oral et d’écrit devront être saisies pour le 5 juillet.
- Proposition de la mission de coordination : Cette proposition ayant reçu un accueil favorable auprès des collègues ayant répondu à l’enquête, nous l’avons soumise à la DEC. Elle prend note et évoquera cette piste de réflexion avec les IPR pour une prochaine session.
- Convocation pour l’oral au plus près du domicile : les retours de l’enquête y étaient très favorables. Ce sera examiné pour cette session pour limiter les déplacements ; la DEC a conscience que c’est un facteur qui peut limiter les défections.
- Convocation des professeurs de 1re uniquement : retours d’enquête favorables également. Cette demande est entendable car les programmes rendent très difficile la correction ou l’interrogation orale quand on n’a pas enseigné en 1re pendant l’année. C’est ainsi, de fait, que la DEC dit procéder. Selon elle, seul.e.s les professeur.e.s exerçant en 1re sont convoqué.e.s. En pratique, cela réduit le vivier et empêche certaines améliorations des conditions de travail.
- Prise en compte des temps partiels : retours d’enquête très favorables. Nous avons porté la demande. Elle est entendue mais limitée par le problème du vivier. Dans le contexte de mobilisation pour l’égalité professionnelle, nous avons souligné que dans une discipline féminisée à 80%, les temps partiels sont généralement pris par des femmes dont la journée ne s’arrête pas après la journée d’interrogation.
- Diminution du nombre de candidat.e.s par demi-journée : Conformément aux préconisations portées en CHSCT ministériel, nous avions sollicité votre avis sur un nombre maximal de 11 candidat.e.s par jour. La proposition avait été plébiscitée. La réponse de la DEC est que, faute de professeur.e.s en nombre suffisant, il est impossible de diminuer le nombre de candidat.e.s par jour sans augmenter le nombre de jours d’interrogation. Nous resterons donc à 16 candidat.e.s par jour.
- Décharge de cours et de surveillance dès que les récapitulatifs sont pris en charge : Cette proposition ayant reçu un accueil très favorable lors de l’enquête, nous avons demandé une circulaire à destination des personnels de direction. La DEC transmettra à la Rectrice, seule décisionnaire.
- Organisation pratique des oraux : La DEC a prévu de reconduire l’organisation avec la préparation dans une salle distincte de celle de l’interrogation et avec des assesseur.e.s pour conduire les élèves, conformément à ce qui remontait de l’enquête.
Nous avons souligné que la période allait encore être très difficile pour les professeur.e.s de Lettres vu le calendrier et l’organisation, sans amélioration par rapport aux sessions précédentes. Nous espérons que la convocation au plus près du domicile, susceptible d’alléger la période d’interrogation orale en limitant les déplacements, sera possible. Nous avons demandé une nouvelle audience à l’automne, en présence des IPR, afin de faire le bilan de la session 2022 et de pouvoir faire des propositions d’amélioration bien en amont de la période d’organisation.
Epreuves écrites de spécialité HLP ou LLCA
Interrogée sur des jours de décharge pour correction afin d’éviter le cumul cours, corrections, conseils de classe, la DEC répond que la superposition des activités est la règle nationale. Mais elle s’engage à un nombre de copies restreint selon elle à un peu moins d’une classe : de 27 à 32 copies selon le vivier disponible dans les disciplines, avec de légères variations entre établissements.
Contrairement à ce qui a été annoncé dans plusieurs académies, l’indemnité de correction des copies de HLP selon le CSE reste indivisible.
Copies numérisées : EAF et spécialités
L’administration entend les reproches faits à Santorin et reconnaît que Viatique (utilisé en BTS) est plus ergonomique et intuitif, plus efficace en termes de numérisation. Les personnels de direction, la DEC, ont fait remonter en vain cette information au Ministère.
Corriger les copies originales sera impossible. Elles restent dans l’établissement et peuvent y être renumérisées si nécessaire à la demande des personnels.
Télécharger les pdf, les imprimer est une possibilité relevant de décisions individuelles. Pour des copies dans le désordre, le problème est rectifiable directement sur l’application. Une video tutoriel dont le lien sera sur la convocation sera à disposition.
L’ajout de copies après un jour ou deux (comme en philosophie en 2021), a pour objectif un début des corrections avant la fin de la numérisation au lieu d’attendre pour entamer le travail. Le nombre total de copies était finalement conforme à ce qui était prévu selon les services de la DEC.
Concernant la prise en charge des lots et la responsabilité, il faudra cocher une case pour déclarer que l’on a bien accédé aux copies, que l’on s’engage à les corriger.
Après téléchargement ou impression des copies, il sera possible de ne se reconnecter à la plateforme qu’en fin de parcours pour saisir les notes et les appréciations, ou en fonction des consignes données par l’inspection.
Grand oral :
La DEC est en accord avec notre volonté de limiter les déplacements des examinateur.trice.s et des élèves. Des remplaçant.e.s sont prévu.e.s. Nous avons indiqué que l’enquête de juin dernier avait révélé une frustration de ne pas être convoqué.e au grand oral quand on avait enseigné la spécialité en terminale. L’administration en a pris note et évoquera le sujet avec les IPR.
Nous pointons que les élèves interrogé.e.s comprennent vite sur quelle spécialité portera l’interrogation. Pour la session 2021, les jurys étaient convoqués 4 jours d’affilée maximum et n’étaient donc pas les-mêmes sur toute la session. Cette organisation sera reconduite. Pour la DEC c’est une réponse à l’iniquité évoquée.
Oral de 2d groupe et BTS
Un seul jour d’oral pour la session 2022 est prévu. En 2021 l’absence de jour de battement entre la publication des résultats et le début des oraux a entraîné des complications. Pour 2022 ce battement entre les deux est prévu mais réduit l’oral à un seul jour du fait de la date nationale pour la publication finale des résultats.
La session de rattrapage pour les BTS, inaugurée en 2021, sera reconduite tous les ans.