Nous avons été la seule organisation syndicale à faire une déclaration liminaire, la seule à être intervenue dans la défense collective de la profession et individuelle des candidatures.
Extraits de la déclaration liminaire de la FSU :
« Cette CAPA marque la fin d’un paritarisme hérité des heures noires de l’Histoire et de la nécessité d’un regard partagé sur les agissements de l’administration. […] En détruisant le paritarisme, ce gouvernement agit contre l’intérêt des agent.e.s. [..L]a loi de Transformation de la Fonction publique, en plaçant le déroulement de carrière dans les seules mains de l’administration faute d’un regard extérieur, fragilise l’exercice du métier indépendant et expert des enseignant.e.s. Plus personne désormais ne peut garantir qu’exprimer un désaccord avec des injonctions pédagogiques, participer à un engagement militant, représenter ses collègues en conseil d’administration, revendiquer haut et fort des moyens pour améliorer les conditions d’étude des élèves, ne vont pas entraver une possibilité de mutation ou de promotion.
Ce gouvernement cherche aussi à affaiblir les syndicats [...]. Il réserve le[ur] rôle [...] à la stricte défense individuelle des personnels, niant ainsi la dimension collective de leur action et le sens que revêt une adhésion à une organisation syndicale quelle que soit la situation professionnelle dans laquelle on se trouve. [...]
Nous souhaitons consacrer le temps d’expression habituellement utilisé par nos déclarations liminaires à une minute de silence, symbole du musellement du dialogue social et de l’interdiction qui sera faite aux représentant.e.s élu.e.s des personnels de porter la parole de la profession et des situations individuelles. »
Compte rendu succinct :
L’objectif de nos propositions est d’essayer d’avoir le maximum de collègues accédant à la Classe Exceptionnelle à court et moyen terme. Cette année, la montée en charge se poursuivra avec un nombre de possibilités équivalent à seulement 0,61% du corps (contre 2,5% dans les 3 premiers exercices). Nous avions déjà signalé que des promotions prématurées satureraient le grade pour longtemps. Le nombre d’agrégé.e.s à la classe exceptionnelle ne pourra excéder 10 % du corps des agrégé.e.s. Seul un départ à la retraite d’un.e agrégé.e classe exceptionnelle permettra une nouvelle promotion. Le ministère est conscient de cette contrainte et sont favorisées sous l’influence du SNES et de la FSU les candidatures des agents les plus proches de la retraite. On le voit dès cette année : les possibilités baissent de moitié, ce qui correspond à un millier de promotions en moins, alors que la montée en charge est elle divisée par plus de 4. C’est bien la volonté de promouvoir des collègues proche de la retraite et qui libèrent rapidement des possibilités qui permet des promotions.
Pour notre académie, ce sont 120 candidatures au Vivier 1 qui seront toutes examinées en CAPN le 24 septembre prochain. Désormais, seul l’avis « insatisfaisant » de la rectrice peut empêcher la transmission de la candidature. Les femmes ne représentent que 35 % des éligibles à ce vivier qui comptabilisera 80 % des promotions. Même dans un métier fortement féminisé, même après l’élargissement des missions au tutorat ou à l’affectation en éducation prioritaire, force est de constater que les fonctions socialement valorisées et plus rémunératrices sont détenues par des hommes. L’administration a légèrement surreprésenté les candidatures féminines dans ce vivier aux deux tiers masculin.
En revanche, plus de la moitié des 173 candidatures au Vivier 2 sont féminines. A l’ouverture de la CAPA, elles ne représentaient que 40 % des propositions rectorales et 43 % des avis « excellents » attribués.
Nous sommes intervenus pour essayer de rendre les propositions et les avis représentatifs de notre profession dans les critères d’âge que nous nous étions donnés. Nous avons dû faire face à une administration sourde à nos arguments et qui nous a poussés à être dans une opposition plus frontale. Il aurait par exemple fallu que seulement quatre candidates supplémentaires au Vivier 2 aient un avis « Très satisfaisant », ou encore que neuf enseignant.e.s proche de l’âge d’ouverture des droits à pension tout vivier confondu aient un meilleur avis pour garantir des chances de promotion en CAPN. Après plus d’une heure trente de commission, l’administration a accepté d’examiner favorablement deux situations.
Il s’agit bien d’une volonté politique de faire les choses dans la précipitation en méprisant personnels et représentant.e.s syndicaux, de casser les cadres collectifs en transformant ici une voie de promotion en outil managérial au service d’une idéologie néolibérale. La fin du contrôle paritaire dans les promotions des personnels doit faire évoluer nos pratiques : nous allons devoir apprendre à contester les décisions pour obtenir au moins qu’elles soient expliquées et s’assurer d’un traitement équitable des candidatures.