Compte-rendu du CTSD « créations-suppressions » de postes
du jeudi 11 mars 2021.
Tableau DGH - Lycées - Actualisé au 11 mars 2021
Tableau DGH - Collèges - Actualisé au 11 mars 2021
Ce CTSD s’est tenu en visioconférence, ce qui ne facilite pas vraiment les débats…
Les déclarations liminaires des organisations syndicales ont été unanimes pour dénoncer les suppressions de postes et les pourcentages d’heures supplémentaires imposés mais aussi les tensions que ces choix comptables ont créé dans les établissements.
Le DASEN minimise ces critiques en estimant qu’il y a « beaucoup d’exagérations et d’informations parfois fausses » ...
Il nous a présenté, sans aucun document préparatoire, l’intégration d’un pôle « Jeunesse et Sport » à l’Inspection académique. On savait pourtant déjà qu’il fallait s’armer d’endurance et que les rencontres avec le DASEN ou ses adjoints étaient plus que sportives.
Sur les créations-suppressions de postes :
Le DASEN nous avait envoyé de nouveaux documents de travail la veille au soir !
Le DASEN calcule et affiche des Equivalents Temps Plein (ETP), il se targue ainsi de 25 ETP supplémentaires pour la rentrée prochaine. Il fait aussi remarquer que l’augmentation d’HSA n’est que de 0,87 % pour la Gironde… Magie des chiffres qui veulent faire croire à l’inverse de la réalité !
Concrètement, ce sont pourtant 49 postes qui sont supprimés pour 1 643 élèves supplémentaires, qui se décomposent en 2 créations en collège et 33 suppressions en lycée général et technologique (la réforme s’y paye donc très cher).
Pour le DASEN tout va bien, la rentrée sera « sereine » car les suppressions seront plus que compensées par les heures supplémentaires.
Nous lui avons fait remarquer que l’on ne pouvait pas comparer des postes occupés par des collègues qui vont disparaître et les envoyer en mesure de carte scolaire ou en complément de service avec la surcharge de travail imposée aux autres… Dans les deux cas, nous sommes perdants !
Certaines matières sont plus touchées que d’autres :
Collèges
- Mathématiques = un solde de + 3
- Technologie = un solde de - 06
- Lettres = un solde de - 02
Malgré l’ouverture d’un nouveau collège à Marsas.
Lycées
- Mathématiques = un solde de - 10
- Lettres = un solde de - 06
- SII = un solde de - 09
- Histoire-géographie = un solde de +3
Nous sommes ensuite intervenus sur les suppressions de postes en lettres classiques :
- 1 suppression au collège de Guîtres (anciennement en Éducation prioritaire) qui a pour conséquence la disparition de tous les postes de Lettres classiques !
- 1 suppression au collège Cassignol de Bordeaux où demeurent encore des postes de lettres classiques.
Nous dénonçons donc un élitisme de classe dans ce choix, le DASEN nous renvoie à l’ « autonomie des établissements » dans leurs orientations pédagogiques.
Nous interrogeons le DASEN sur les postes profilés qui vont se multiplier. Cela ne relèverait pas de ses prérogatives car la « coloration » serait rectorale. Nous y voyons un outil de soumission supplémentaire, ce qu’il confirme en déclarant : « Plus qu’une philosophie c’est une politique ! ». Il approuve évidemment ce management, particulièrement au lycée François Mauriac de Bordeaux. D’ailleurs, il ne manque pas de l’appliquer dans le Premier degré. Le SNES-FSU réinterrogera donc la Rectrice au Comité Technique Académique (CTA) qui se tient aujourd’hui même.
Nous sommes intervenus aussi pour rappeler l’ordre réglementaire qui préside à la préparation de rentrée et qui n’a pas toujours été respecté. Ainsi des C.A ne se sont pas tenus pour présenter les créations et suppressions de postes avant ce CTSD. Nous avons donc demandé que les suppressions de postes prévus pour ces établissements soient suspendues.
Le DASEN a recueilli un vote unanime de toutes les organisations syndicales CONTRE ses propositions. Un CTSD de repli est ainsi programmé pour le vendredi 19 mars après-midi.
Sur les compléments de service :
Dans le nouveau document envoyé mardi soir par l’Inspection académique, il y aurait 230 compléments de service (contre 203 prévus en mars 2020).
Nous avons déploré une hausse des CSD de « 20km et plus » qui s’élèvent à 20% des CSD totaux. Le DASEN s’est dit sensible à nos arguments « écologiques » et humains.
Nous lui faisons remarquer qu’avec le « tout HSA », il n’arrivera pas à limiter vraiment ces CSD comme il peut le faire les autres années d’ici à septembre (baisse parfois de plus d’une centaine de CSD).
Il n’y a que 27 postes en CSD à petite quotité (3 heures et moins)… Le DASEN ne cherche pas à améliorer ces CSD surtout pour les collègues d’Éducation musicale, d’Arts Plastiques et d’Allemand mais à faire des économies car cela lui « coûte » une heure de plus pour chacun d’eux.
Sur les nouvelles DGH :
Alors que le pourcentage d’HSA figurait sur le document « DGH » du CTSD de janvier, il ne nous a pas été donné cette fois-ci. Or c’est l’enjeu majeur de ce CTSD !
Nous lui demandons de nous le donner pour chaque collège puis pour chaque lycée au nom de sa nouvelle devise « Transparence, Équité, Responsabilité » proclamée dès la première phrase de sa première prise de parole. Il nous répond dans un premier temps que ce n’est pas à l’ordre du jour de ce CTSD ! Puis il promet, suite aux interventions des syndicats, de nous les envoyer rapidement.
Finalement peu d’établissements ont reçu des heures en plus pour leur DGH : 25 % des collèges et 50 % des lycées avec des disparités flagrantes (entre rien et 21 heures en collège, entre rien et 50 heures en lycée). Nous avons insisté pour connaître les critères de ses attributions en lui démontrant que ses choix n’étaient ni « équitables », ni « transparents ».
Fidèle à sa « réalité alternative », il nous rétorque qu’il a donné ces heures en fonction de la « cohérence pédagogique » des services, du « dialogue avec les chefs d’établissements » et pour « un accompagnement avec vigilance ». Au-delà du vent des mots, le mystère plane toujours !
Nous avons fait de longues interventions sur la question des SEGPA qui avaient perdu une partie de leurs heures d’atelier. Le DASEN commence par se tourner vers le chef d’établissement, siégeant pour l’UNSA, afin qu’il réponde à sa place en « toute confiance ». Cela en dit long sur la connivence des uns et des autres qui corroborent bien nos dénonciations des « petits arrangements entre amis ». Le DASEN renvoie, comme toujours, à l’« autonomie des établissement »… donc des chefs d’établissement et des rapports de force locaux. Il aurait pourtant pu s’inspirer des DASEN de la Dordogne et des Landes qui, eux, ont fait le choix de donner à toutes les SEGPA les volumes horaires pour leurs dédoublements en atelier.
On retrouve ici la même dérive qu’avec la répartition de sa bonification territoriale et sociale. Le DASEN s’est appuyé sur la proposition de l’UNSA qui demandait de prendre en compte les collèges avec ULIS et UPE2A mais au détriment des collèges ruraux et de l’Éducation prioritaire. C’est un partage de la misère : ce que l’on donne aux uns c’est seulement ce que l’on a pris aux autres !
Sur les IMP :
La répartition est identique à celle de l’an passé (en constat) car ses « clefs de répartition » sont restées les mêmes.
Sur les effectifs par division :
Nous n’avons eu que des moyennes par niveaux au collège.
En comptant les dispositifs d’ULIS comme une division et en intégrant les collèges de l’Éducation prioritaire, il réussit à faire baisser les moyennes globales pour ainsi annoncer 26,1 élèves par classe en collège. Avec des calculs plus honnêtes, nous arrivons à 27,2 élèves par classe dans les collèges hors de l’Éducation prioritaire (et sans les ULIS) ; sachant que la moyenne nationale est de 25,6 (hors Segpa et avec l’Éducation prioritaire).
Nous avons à nouveau demandé d’avoir ces informations pour les lycées et le DASEN de nous répondre : « Reprenez les documents du CTSD de bilan de rentrée ! »… documents que nous n’avons bien sûr jamais eus. Il craint peut-être de se confronter à la moyenne nationale de 29,7 élèves par classe en lycée.
Le CTSD s’est terminé vers 17 heures.
Catherine DUDES et Cyrille ORLOWSKI, vos représentant.e.s pour le SNES-FSU.