Compte-rendu du Comité Technique Spécial Départemental du mercredi 15 juillet.
Ce Comité Technique Spécial Départemental devait permettre d’affiner la préparation de la rentrée 2020-2021 mais notre DASEN a choisi d’innover en ne fournissant aucun document de travail pour le second degré. Faut-il penser que parce qu’il se prétend aussi transparent, il les rend invisible ?
A l’instar de la disparition du paritarisme, les organisations syndicales ne peuvent plus travailler aussi en CTSD faute de documents préparatoires.
Nous avons fait une déclaration liminaire qui dénonce ce choix unilatéral, vous pouvez la lire à la fin du compte-rendu (PDF). L’UNSA n’a pas fait de déclaration, ni critiqué l’absence de respect du règlement intérieur de cette instance et du travail des élus des personnels.
Le DASEN, agacé et agressif, menace dans un premier temps de mettre fin à l’instance puis nous répond que les compléments de service ne seront désormais communiqués qu’au niveau académique à la fin du mois d’août.
Par rapport au dénigrement des enseignants évoqué dans les déclarations, il reconnaît et loue le « travail formidable » des enseignants pendant le confinement.
Par rapport à l’absence (non réglementaire) totale de documents de travail, pour le second degré, il nous propose de nous fournir un avancement de la préparation de rentrée tous les quinze jours à partir du 1er juin.
1. Les ajustements de rentrée en Gironde dans le second degré
Par une classique inversion des rôles, le DASEN se présente en victime de notre action syndicale qui obérerait tout « dialogue social ». C’est notre contestation et notre refus permanents qui le priveraient d’informations. Il serait dans le département le plus fermé qu’il connaisse.
Nous lui objectons que pour « dialoguer » ensemble faut-il d’abord partager les mêmes informations. C’est bien lui qui en fait leur rétention en interdisant aux services de la DSDEN de nous communiquer les documents de travail. C’est bien lui qui ne partage pas les prévisions d’effectifs par classe, les éléments sociologiques, les moyens dont ils disposent pour expliquer ses choix d’ouverture et de fermeture de classe.
Il nous explique que c’est parce que des ajustements ont été faits hier (le 14 juillet ???) qu’il n’a pas pu nous fournir la liste des ouvertures et des fermetures de classe. Cet argument, lié à l’aspect temporaire des documents, n’a pas de sens car il réunit un CTSD sur les DGH fin janvier-début février alors qu’elles ne cessent d’être ajustées ensuite jusqu’à la rentrée suivante.
A quoi sert ce CTSD qui devrait officialiser les ouvertures et fermetures de classe quand les chefs d’établissement sont déjà au courant depuis trois semaines ? Cette instance ne serait plus qu’un lieu d’informations à posteriori.
Lorsque nous mettons en avant les effectifs pléthoriques notamment dans certains collèges qu’il prétend « favorisés », il renvoie à la richesse supposée des parents d’élèves. Nous lui rétorquons que même dans ces établissements la difficulté scolaire existe et qu’un élève en difficulté se retrouve d’autant plus perdu à plus de 30 par classe. Se posent aussi les questions de la sécurité et des conditions matérielles d’apprentissage, de droit, pour l’ensemble des élèves !
Il resterait une centaine d’heures seulement pour les derniers ajustements. D’après les services « le calibrage est plus confortable que les années précédentes ». Nous serons preneurs à la rentrée de votre « calibrage » d’élèves par classe surtout après cette période de confinement et de creusement des inégalités scolaires.
Le DASEN ne nous explique pas les choix qui ont concouru à ces ouvertures et fermetures de classe. Il affirme que toutes les heures dues sont données (par exemple 26 h + 3 h de marge en collège) en cas d’ouverture et que toutes les heures sont reprises en cas de fermeture.
Pour cette rentrée, en raison de la crise sanitaire, le DASEN conservera toutes les classes de Terminale ouvertes avant l’été. Mais « la rentrée 2020 ne sera pas une année de référence ». Ne prenez pas de mauvaises habitudes surtout car moyens et effectifs ne sont pas gages de réussite pour ce monsieur qui observera attentivement les résultats du bac 2021...
Dans toute sa magnanimité, il confesse qu’il n’ « a pas une approche comptable »… un reproche que nous lui faisons en permanence et qu’il apprécie peu.
Nous ne pouvons donc pas faire d’interventions précises sur le seul document qui nous est remis en séance faute de pouvoir vous consulter pour confronter les informations.
2. Les questions diverses
La première porte sur les « élèves décrocheurs » en Gironde. Nous souhaitions savoir à combien ils étaient estimés et parmi eux ceux qui l’avaient été pour des raisons matérielles et sociales ? Le DASEN nous dit qu’il ne sait pas et qu’il ne fait pas d’enquêtes. Il nous invite à le demander à chaque établissement. Nous nous interrogeons alors sur les 4 % de décrocheurs invoqués à l’envi par Blanquer. Comment notre ministre a-t-il pu obtenir ce chiffre synthétique ? Chaque établissement a-t-il correspondu directement avec la rue de Grenelle ? Cette absence de bilan départemental sur les élèves en difficulté pendant le confinement est très problématique. Comment prévoir les heures supplémentaires nécessaires pour « Devoirs faits » (3 h prévues par semaine et par élève dans la circulaire de rentrée du 10 juillet) et pour l’accompagnement (que le DASEN est incapable de définir) en lycée notamment en Seconde ?
On comprend bien que rien est réellement prévu pour que la rentrée soit adaptée aux conséquences terribles du confinement sur le niveau scolaire de trop nombreux élèves.
Pour les « vacances apprenantes », le DASEN se réjouit du volontarisme des collègues mais ne nous donne aucun chiffre sur le nombre d’établissements concernés. Les intervenants seront payés essentiellement avec les HSE des établissements non utilisées pendant le confinement.
Pour « Devoirs faits », les collèges seront dotés sur la base de la rentrée 2019. Nous avions fait remarquer alors que le DASEN ne donnait des heures que pour cinq à six semaines sur une base de 30 % de volontaires possibles. La circulaire de rentrée met pourtant en avant, et quasi uniquement, ce dispositif (jamais évalué en terme d’efficacité) comme palliatif aux deux à cinq mois perdus par certains élèves. Tel Macron, il promet qu’il financera « Devoirs faits » quel qu’en soit le COUX… ou presque. Chaque établissement devra demander les heures manquantes à la DSDEN.
Une nouvelle fois, l’administration table sur un dispositif qui ne concernerait que très peu d’élèves réellement. Elle n’a pas une politique volontariste d’impulsion pour permettre à tous les élèves, et pas seulement les volontaires qui ne sont pas forcément ceux qui en ont le plus besoin, de bénéficier de cette rustine pédagogique.
Sur les SEGPA, il doit bien y avoir une dotation qui lui est « affectée spécifiquement » comme le précise la circulaire de 2015. Ce ne doit pas être une variable d’ajustement pour les classes du général en collège.
Pour les ULIS et la comptabilité des élèves dans les classes, il renvoie à la compétence du Comité Technique Académique. Il ne souhaite pas qu’ils soient comptés dans les effectifs de classe ordinaire.
Pour les UPE2A , nous avons rappelé l’audience de l’année dernière et le suivi qui devait lui être donnée. Les collègues y avaient longuement exposé la lourdeur et la difficulté de leur métier. Le DASEN se défausse à nouveau sur l’échelon académique pour l’obtention d’une IMP (pour la coordination et le suivi fastidieux et chronophages des élèves), d’une heure de décharge. Peut-être auront-ils un openbadge ?
Pour les épreuves d’E3C à repasser dans certains lycées, nous devons demander à la Direction des examens du Rectorat.
Le DASEN se félicite des 60 conventions « 2S2C » signées dans le premier degré. Il n’y en aurait aucune en collège.
Nous lui signifions notre fort étonnement qu’il puisse cautionner l’externalisation d’une partie des enseignements pendant le temps scolaire par des non-professionnels du périscolaire, qu’il hiérarchise par là-même les matières, qu’il fragilise les postes et qu’il dénigre les compétences professionnelles des collègues d’EPS, d’Arts plastiques et d’Éducation musicale notamment.
La séance est levée à 14 heures après 4 h 30 de débats compliqués. Le DASEN nous a quitté momentanément pour présider un conseil de discipline, ce qui prouve une nouvelle fois l’estime qu’il porte au CTSD, aux organisations syndicales et à la rentrée post-confinement particulièrement essentielle à préparer.
Très bonnes vacances à vous.
Nous avons la chance d’être reçus en audience par le DASEN le lundi 20 juillet à 16 heures pour qu’il nous définisse sa conception du « dialogue social » et pour sortir de l’impasse institutionnelle qu’il a créée.
Catherine DUDES, Pauline BAILLE et Cyrille ORLOWSKI vos représentants départementaux SNES-FSU au Comité Technique Spécial Départemental.