Choc des savoirs ou échec des savoirs ?
Appel à rassemblement le 15/02 à 12 heures devant le Rectorat : les associations de parents d’élèves et les syndicats enseignants s’unissent contre la réforme visant la mise à mort du collège unique et de l’égalité des chances
La FCPE de la Gironde, la PEEP de la Gironde, l’UNAAPE Aquitaine, le XXXXX associent leurs
forces et invitent les parents et les enseignants à se réunir à l’occasion d’une manifestation, qui
aura lieu le jeudi 15 février, de 12 à 14 heures, devant le Rectorat.
Objectif : interpeller le gouvernement sur ses projets de réforme du collège. Une
réforme qui, sous prétexte d’assurer une égalité des chances aux élèves, aura l’effet inverse et
ne fera que creuser les inégalités.
Sans de vrais et nouveaux moyens humains, matériels et financiers, le ministère de l’Éducation
Nationale prépare une école de castes avec en haut de la pyramide les meilleurs élèves, suivi
des moyens et enfin des “intouchables” qui seront dirigés sans espoir d’émancipation vers des
voies non choisies.
Les groupes de niveaux ne peuvent exister que dans la prise en charge des difficultés des
élèves, en soutien et en-dehors des heures de cours traditionnels. Seule la baisse du nombre
d’élèves par classe est un levier efficace.
Les associations de parents d’élèves, les fédérations et syndicats enseignants, craignant une
publication des textes au Journal Officiel pendant les vacances scolaires, invitent à une action
rapide et concrète.
Ce que le gouvernement veut mettre en place
– Créer des groupes de niveaux en français et en mathématiques pour les 6e et 5e dès
septembre 2024, et en septembre 2025 pour les 4e et 3e
.
Concrètement, pour les élèves
IMPACT SUR LES CONDITIONS D’APPRENTISSAGE
– Suppression de l’heure de soutien et d’approfondissement : les élèves de 6e perdront
une heure de cours par semaine à partir de septembre 2024
– Seuls les groupes les plus en difficulté seront composés de 15 à 17 élèves, les autres
groupes seront donc plus nombreux (25 à 30), ce qui dégradera considérablement les
conditions d’apprentissage. Les élèves ne pourront pas passer d’un groupe à l’autre sans
difficulté.
– La DHG ventilée par les services académiques ne tient pas compte de ce nouvel
aménagement. Les établissements devront fonctionner a minima à moyens constants et
choisir entre les différentes options et le dédoublement de certains groupes de travail.
– Les emplois du temps de tous les niveaux seront impactés en terme d’amplitude horaire, ,
de rythme scolaire (engorgement des salles de permanence et du nombre d’AED).
RENFORCEMENT DE LA STIGMATISATION
– Quel traitement pour les élèves à besoins particuliers (AESH, inclusion, PAI, PAP, PPS) :
seront-ils d’office cantonnés aux groupes d’élèves « à besoins » ? Les élèves seront
d’autant plus stigmatisés, confortés dans une situation d’échec scolaire.
IMPACTS PSYCHOLOGIQUES POUR LES ÉLÈVES
– Dès l’âge de 10 ans:L’ENTRÉE AU COLLÈGE, cette mise en concurrence, inexistante
jusqu’alors, devient brutale et massive. Elle va inévitablement instaurer un mal-être
généralisé et empêcher toute émancipation. Sera-t-il seulement possible de trouver de
l’aide auprès d’un praticien pour réparer les dommages psychologiques de cette
réforme ?
– Entre les territoires, les inégalités sociales ne sont déjà que trop criantes. Ces inégalités
socio-spatiales et le tri social que l’École a pour mission de combattre, vont
inévitablement se creuser. L’ascenseur social peut-il encore exister ?
– La montée inexorable des rivalités entre élèves est un terreau propice aux faits de
harcèlement. Comment ne pas se sentir découragé, humilié, dégradé dans sa condition
d’élève quand on est catalogué ?
Appel co-signé par la FSU, CGT éducation, SEUnsa, SgenCFDT, FO FNEC FP, SUD éducation