Déclaration FSU au CTSD du 11 juillet 2019

Le comité technique débute par les déclarations syndicales. Vous trouverez celle de la FSU en pièce-jointe.
F.O et l’UNSA nous rejoignent quant à la surdité de Blanquer et aux effectifs par classe surchargés.
Le SGEN ne fait toujours pas de déclaration.

Le DASEN répond en distribuant les bons et les mauvais points. Il nous complimente pour la citation de Camus et tance F.O quant à leur mauvaise foi.

Il regrette que lors de la venue du Ministre lundi dernier nous ayons donné une image caricaturale de la profession alors que nous valons bien mieux que cela. Il déplore aussi l’absence de demande d’audience auprès de Blanquer en sous-entendant qu’il aurait pu nous faciliter cette rencontre.
Nous lui répondons qu’à Blaye ce même lundi, comme la plupart du temps, ce n’est pas le Ministre qui reçoit les délégations.

Le DASEN reconnaît que les enseignants sont mal payés mais pas qu’ils soient méprisés, ni insultés.

La première partie du CTSD aborde les ouvertures et les fermetures de classes dans le premier degré ainsi que les changements de rythme (95 % des communes et 87 % des écoles reviennent à la semaine de quatre jours).

Pour le second degré, le DASEN nous présente les fermetures et ouvertures de classe en Gironde.
Il y aura pour l’instant un solde de + 2 divisions en collège (14 ouvertures pour 12 fermetures), de - 2 divisions en Segpa (2 fermetures) et + 2 divisions en lycée (6 ouvertures et 4 fermetures).
Nous remettons en avant les effectifs trop nombreux par classe que ces quelques ajustements ne résoudront pas. Il est inacceptable que des classes de 30 élèves en collège et de 35-36 élèves en lycée deviennent la norme.
Le DASEN convient que « c’est toujours trop » et « que l’on fait au mieux »… pas sûr que cela améliore nos conditions de travail et celles d’apprentissage de nos élèves.
Il promet qu’il y aura moins de classes à 35 élèves et plus en lycée sauf à Montaigne, Camille Julian et Pape Clément. Nous lui rappelons que même dans ces lycées, il y a des élèves en difficulté et que ces effectifs , même avec des « bons élèves » ne permettent pas de bien travailler.
Nous lui rapportons les pressions faites par certains chefs d’établissement pour faire passer la plupart des élèves en Seconde générale.
Le DASEN nous rétorque que la ou le principal.e n’a pas à faire pression parce qu’il « fait ce qu’il veut ». Néanmoins, le taux de passage en Seconde générale ne doit pas être un « indicateur de performance ». Il faut surtout s’intéresser au devenir des élèves après la Seconde et le « delta entre csp – et csp + ».
Nous devrons donc attendre le constat départemental, en septembre, pour voir s’il a vraiment été entendu et suivi par les chefs d’établissement.

Il dit lui rester 200 heures pour faire ses ajustements d’ici à la rentrée. Il attend de voir le nombre de redoublants en Terminale, les spécialités retenues dans les lycées. Il ne donnera aucune heure pour les options en lycée, aux établissements d’utiliser leur marge s’ils veulent les offrir à leurs élèves.
Pour le collège, les prévisions faites par la DSDEN semblent justes et ne devraient pas occasionner des changements majeurs.

Sur les compléments de service :

Ils sont moins nombreux que les années précédentes (autour de 240 postes) et les compléments de service de moins de trois heures sont réduits à 16 postes pour l’instant.
Nous avons remercié les personnels de la DSDEN qui font au mieux pour améliorer les situations des collègues.
Cette année encore, ce sont les professeurs de langue (surtout en allemand), d’éducation musicale et d’arts plastiques qui souffrent le plus de ces postes partagés et des plus fortes distances entre les établissements d’exercice.

Sur les postes de stagiaire :

Il y a 282 postes de prévus pour 2019 ce qui équivaut au nombre de stagiaires de l’année dernière en Gironde. Plus de la moitié des postes de stagiaires ont varié entre 2018 et 2019 même si les changements sont plus ou moins marqués selon les matières.
Cette demande de renouvellement des postes est essentielle à satisfaire pour améliorer le mouvement des mutations très réduit cette année encore.

Sur les questions diverses :

- Les cités éducatives.
Nous lui avons demandé d’expliquer leur fonctionnement notamment pour Lormont, la seule ville candidate pour la Gironde. Le DASEN attend que le projet soit officiellement retenu au niveau ministériel. Si c’est le cas, les équipes pédagogiques de l’école maternelle au lycée devront réfléchir à son volet pédagogique lors de la journée de solidarité.
Nous lui faisons alors une analyse critique et sémantique de la présentation de ces cités éducatives :
https://www.education.gouv.fr/cid141467/les-cites-educatives-un-label-d-excellence.html
https://cache.media.education.gouv.fr/file/05_-_mai/41/3/DP-cites-educatives_1117413.pdf

Il s’agit avant tout d’un label pour renforcer les dispositifs existants… l’État ne prévoit que 30 000 euros par an, cela fait bien peu rapporté au nombre d’élèves de Lormont.
Derrière ce label, c’est la contractualisation de l’Éducation nationale qui continue avec l’entrisme des collectivités territoriales dans la pédagogie des établissements. Comme pour les contrats d’objectifs, les seules à être engagée ce sont toujours les équipes pédagogiques. Ce sont donc sur elles ensuite que l’on fera reposer l’échec attendu de ces outils de communication.
L’État renvoie, à nouveau, la gestion de la pénurie et des problèmes à l’échelon local en nous faisant ensuite culpabiliser de ne pas avoir réussi.
La plaquette de présentation de ce concept de « cités éducatives » devrait être étudiée avec nos élèves pour développer leur esprit critique. C’est un florilège de mots creux mais qui se veulent « innovants » :
« les inégalités de destin » (la laïcité en prend encore un coup avec l’intervention revendiquée du divin), « le chef de projet opérationnel à la disposition des acteurs », « ouvrir le champ des possibles » (c’est comme enfoncer les portes ouvertes, surtout celle de Blanquer qui l’est toujours), « dessiner les territoires à haute qualité éducative »…

- Les PIAL.
Ces pôles regroupant les AESH seront mis en place dans tous les collèges et les lycées qui ont des ULIS. Il s’agit de « rationaliser les accompagnements », de « les mutualiser pour ajuster en fonction des besoins »… cela signifie, pour nous, faire des économies en regroupant des personnes et en les faisant davantage travailler.
Ainsi, un enseignant référent pourra intervenir sur plusieurs PIAL, les AESH accompagneront plusieurs élèves dans plusieurs établissements (sans que le temps et le coût de transport ne soient pris en charge)… Pour le DASEN, il fallait changer de logique face à « un modèle stupide » reposant sur « une machinerie administrative ».
Nous évoquons la situation déjà très précaire des AESH (salaire misérable, manque de formation...) qui risque de ne pas s’améliorer ainsi. Le DASEN estime que cela leur permettra d’accroître leur temps de travail donc leur salaire et qu’il y aura une formation les 26 et 27 août.

- Les UPE2A.
Nous avons demandé pourquoi les effectifs par dispositif ne sont-ils pas limités et pourquoi les élèves ne figurent-ils toujours pas dans les effectifs prévisionnels des classes où ils seront inclus ?
Le DASEN n’apporte pas de véritable réponse sur ces effectifs trop élevés pour dispenser un enseignement de qualité.
Par soucis d’harmonisation par le haut et au regard de la charge et des conditions de travail des enseignants référents, pourquoi ne perçoivent-ils pas tous l’ISOE, pourquoi n’ont-ils pas une heure de décharge administrative minimum et pourquoi n’y a-t-il pas une dotation supplémentaire pour les élèves (horaires fléchés de 2 heures hebdomadaires au minimum) ?
A ces questions, le DASEN estime qu’ils n’ont pas à recevoir des heures de décharge et qu’il va se renseigner pour qu’ils puissent tous toucher l’ISOE.
A toutes les réussites en UPE2A qui ne reposent que sur le bénévolat et l’épuisement des collègues, à la souffrance liée à ce travail empêché, le DASEN ne répond rien.
Il ne nous donne pas non plus le sens des formules absconses qui ont servi de réponses aux demandes précises des collègues lors de l’audience UPE2A du vendredi 5 juillet 2019 : "un gap qualitatif à prendre", "faire monter en compétence les équipes" et "accompagner les points de tension".
La DSDEN se vante d’avoir ouvert de nombreuses structures… ce qui est normal car ces élèves allophones ont tout autant le droit que les autres à l’Éducation nationale.
L’essentiel est la qualité du travail qui peut et doit être fait avec eux dans les classes.