Le DNB a été profondément modifié par la réforme du collège 2016.
Les conditions de passation des épreuves comme la place prise par le contrôle continu illustrent bien le peu de considération accordé à cet examen qui n’a de national que le nom.
Nous avons interpellé la Direction des Examens et Concours (DEC) sur vos conditions de travail lors de ces épreuves et sur leur contenu le 5 avril 2022. Lors de cette rencontre, nous avons obtenu une nouvelle réunion avec la DEC et des IPR. Cette dernière s’est déroulée lundi 5 décembre 2022 au Rectorat de Bordeaux.
Présents :
- Le chef de la DEC et deux adjointes
- Le doyen des IPR et 5 IPR (une IPR de Lettres, 2 IPR de mathématiques, un IPR de SVT et une IPR silencieuse)
- une délégation SNES-FSU menée par le Secrétaire Général académique et composée de 2 militantes du secteur « collèges », deux militant.e.s du secteur « lycée » et un militant du secteur « voie technologique ».
-1. L’accompagnement des élèves à besoin spécifiques
Points abordés par le SNES-FSU :
-* Pour les 1/3 temps, il faut des modalités pratiques dans les salles = isolement que pour celles et ceux qui ont besoin d’un ordinateur et de dicter les réponses à l’adulte. Ceci permet d’économiser des surveillant.e.s.
- Quand ouvrir les sujets ? Convocation en même temps et plus de temps pour composer.
- Produire un cadrage académique.
- Élèves allophones : des aménagements (dictionnaire bilangue et dictée à l’adulte) sont nécessaires.
Demande du SNES-FSU = fixer aux chefs d’établissement des points de vigilance.
Réponses de la DEC et du collège d’IPR :
- Élèves allophones : selon la DEC, il y a un BO à faire appliquer (dictionnaire bilingue).
- Pour les 1/3 temps, la DEC précise que les chefs d’établissement sont à la manœuvre car ils connaissent leurs locaux et les besoins spécifiques de chaque élève donc pas de cadrage académique.
- L’ouverture anticipée des sujets : selon la DEC, il n’y a pas d’inquiétude car les 1/3 temps sont bien isolés.
Le SNES-FSU insiste alors sur la question de la sécurisation juridique des sujets si des familles font des recours pour fraudes éventuelles. La DEC fait tout dans ses préconisations pour ne pas qu’une fraude se produise. La première préconisation est bien d’éviter tous les contacts. - Beaucoup d’aménagements d’épreuve sont accordés selon la DEC car c’est l’esprit des textes.
Ensuite, une organisation spécifique est mise en place par chaque chef d’établissement car il connaît bien les besoins de chacun de ces élèves. - L’élève accompagné par son AESH pour les épreuves
AESH de l’élève => pas de problème pour les élèves avec notification MDPH selon la DEC.
La DEC insiste sur le fait qu’il y a beaucoup de cas particuliers avec des suivis particuliers mêmes pour les aménagements tardifs (accidents de poignet par exemple) en plus des demandes classiques.
Pour le SNES-FSU, le DNB est révélateur du manque de moyens en terme d’inclusion. Le choix de mutualiser les AESH pose problème car quel.l.e élève sera accompagné.e, sur quels critères ?
Le manque de moyens en terme d’équipe pluriprofessionnelle pose problème quand il s’agit d’accompagner ces élèves inclu.e.s. Par exemple, elle joue un rôle déterminant auprès des familles.
Le SNES-FSU revient sur les disparités entre établissements car tous les parents n’ont pas les « codes » pour aborder ces problématiques. De plus, si nous avions assez de médecins scolaires, on pourrait appréhender la médicalisation de la difficulté scolaire.
-2. Les conditions de correction en loge
Points abordés par le SNES-FSU :
-* Convoquer assez de correctrices et correcteurs tout en les faisant tourner ;
- Même si la DEC a prévu plus de centres de corrections, il faut qu’une équipe soit convoquée dans le même centre ;
- Pas de stagiaires convoqué.e.s ;
- Si le brassage des lots est difficile à mettre en place, pas de pression au lot pour remonter les notes.
Réponses de la DEC et du collège d’IPR :
- La pression pour relever les notes après la correction des 15 premières copies d’un lot.
Pour le doyen des IPR, c’est important afin d’éviter de surnoter ou de sous noter. C’est très pertinent et des consignes claires d’harmonisation sont données aux coordonnatrices et coordonnateurs (2 par discipline dans chaque centre).
- Les convocations.
Pour la DEC, plus de 6 150 convocations avec les coordonnatrices et coordonnateurs avec 20 % de désistements après un envoi au 1er juin.
Pour combler les désistements, la DEC a convoqué au fil de l’eau. Elle a géré plus de 500 remplacements sur 1 000 demandes en un mois avec une réponse au cas par cas en étant bienveillant. Un pic COVID en plus est survenu une semaine avant les épreuves.
La DEC remarque la pression des enseignant.e .s sur les chefs de centre pour corriger vite… En 2022, il n’y a eu qu’1,5 jour pour corriger car la situation était particulière (épreuves tardives). 95 % des notes ont été saisies dès le premier jour.
En lettres, la DEC applique un ratio de 30 copies par enseignant.e.s car elle est consciente que c’est une épreuve qui nécessite du temps de correction.
- La convocation de l’équipe sur un même centre de correction.
La DEC précise qu’il y a 3 gestionnaires pour 43 000 candidats et 86 centres de correction sans compter la voie pro, la pénitentiaire, …
Un module informatique pour de la convocation de masse est utilisé. La convocation est générée à partir de l’adresse administrative car les collègues d’un collège s’arrangent pour aller corriger ensemble mais il n’est impossible de paramétrer le logiciel pour convoquer l’équipe dans le même centre de correction. Par contre, le logiciel est paramétré pour faire tourner les correctrices et correcteurs.
=> Une discussion est possible pour convoquer plutôt avec la résidence personnelle comme pour l’épreuve de lettres en première mais ceci fait exploser l’équipe disciplinaire. - Un calendrier plus normal cette année pour faire remonter les notes donc la DEC enverra des convocations sur 2 jours.
- Il est impossible pour la DEC de diminuer le nombre de copies par enseignant.e.s car il n’y a pas assez d’enseignant.e.s.
- La rétention de copies par des chefs de centre.
La DEC demande aux chefs de centre d’apprécier le contexte. La DEC n’impose pas de donner les copies petit à petit.
Pour les IPR, ne pas libérer l’intégralité des copies permet aussi de faire un temps d’arrêt et de faire le point avec l’appréciation des coordonnatrices et coordonnateurs.
La DEC n’impose aucune méthode aux chefs de centre.
- La correction de l’épreuve de sciences.
Le SNES-FSU rappelle que 2 copies et 2 notes est la demande des collègues.
Pour l’IPR de SVT, c’est une demande très forte des enseignant.e.s mais pas la philosophie de l’épreuve. Cette demande très forte du terrain, il la fera remonter à l’Inspection Générale sans espoir car cette épreuve obéit à une conception politique. De plus, selon la DEC, tous les outils techniques sont conçus pour en faire une seule épreuve.
Le SNES-FSU a rappelé son rôle de syndicat et d’interlocuteur dans le cadre du dialogue social et sa légitimité à faire remonter les demandes des collègues en terme de conditions de travail. On ne peut pas créer des espaces artificiels pour s’adresser au terrain et ne pas écouter celles et ceux qui représentent les personnels au quotidien. Nous sommes le terrain.
3. L’épreuve orale
Points abordés par le SNES-FSU :
- Envoyer assez tôt les convocations.
- Demander un état des lieux de sujets présentés par les élèves aux IPR => une grande disparité entre les collèges et le poids du « déterminisme d’établissement ».
- Qui se charge de l’élaboration des grilles dans un collège ?
- Une préparation en amont et une présentation au CA de cette grille d’évaluation ?
- Harmoniser les grilles de correction : évaluer le fond, les connaissances et pas que la façon d’être.
- Payer en HSE les collègues de jury hors du temps de service. Points d’appui pour inciter les chefs d’établissement à rémunérer en HSE : la « souplesse des textes » d’après la DEC et notre faible rémunération (rappel du prix de rémunération honteux de la copie au DNB). Les temps de préparation et d’harmonisation pourraient aussi être rétribués en HSE.
Réponses de la DEC et du collège d’IPR :
Les IPR ont un souhait, celui d’impulser un travail autour de la maîtrise de l’oralité dans toutes les disciplines plutôt que de cadrer l’oral du DNB.
Le SNES-FSU insiste sur les sujets présentés par les élèves => pour les IPR, il est impossible de donner des préconisations et ils n’ont aucune connaissance précise des sujets soutenus par contre ils soulignent que c’est une épreuve très réussie.
Dans une ZAP de Mont de Marsan, un IPR de mathématiques indique utiliser I.Devoirs faits ou l’accompagnement personnalisé pour préparer des élèves à l’oral. Les volumes horaires n’avaient pas été consommés donc ils sont ainsi redéployés et ceci fait une rémunération en plus pour les enseignant.e.s.
Pour les IPR, l’orientation est très préconisée comme thématique de l’oral.
Pour les IPR, une grille universelle n’est pas envisageable car il y a un besoin de souplesse pour que les enseignant.e.s s’approprient cette épreuve.
Les IPR proposent des formations sur l’oral en inter degrés autour de l’oralité.
Le SNES-FSU revient sur le caractère discriminatoire de cette épreuve suivant le type de collège. A cela, les IPR répondent « l’écrit n’est pas discriminant ?! ».
Silence des IPR sur leur présence dans les conseils pédagogiques dans le collège dont elles ou ils sont référent.e.s pour débattre avec les équipes des sujets choisis, des grilles d’évaluation, des attendus de cette épreuve,…
Deux points supplémentaires :
- Le DNB Pro : des salles à part pour la dictée par exemple.
La demande du SNES : fixer aux chefs d’établissement des points de vigilance.
La DEC demande aux chefs établissements de le faire mais il reste la problématique des petits collèges. Elle rappellera en juin aux chefs d’établissement de séparer les DNB généraux et les DNB pro. - La situation des langues anciennes = la mise en place de la mission LCA => un suivi académique est-il mis en place ?
Le SNES-FSU posera aussi la question en CSA.
Les IPR nous demandent de voir avec Monsieur MASSET.
En conclusion, autour du DNB, nous sommes revenus sur les conditions de travail dégradées des enseignant.e.s et les rémunérations scandaleuses.
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