Madame la Rectrice,
Mesdames et Messieurs,
Nous souhaitons de nouveau exprimer notre inquiétude extrême quant au devenir des langues régionales malgré les nombreux militant.e.s, famille, élu.e.s, et enseignant.e.s qui ne ménagent pas leurs efforts. Cependant, l’institution ne met pas en œuvre une politique suffisamment volontariste pour sauvegarder l’apprentissage des Langues Régionales et de l’ancrage culturel qu’elles apportent.
Les classes bilingues basques et occitanes ne peuvent être considérées comme des classes ordinaires, sans prise en compte des enjeux linguistiques spécifiques. Cela a pour conséquence la fermeture de postes pourtant indispensable à une acquisition correcte de la langue.
La réforme du lycée et le nouveau baccalauréat ont entrainé une chute dramatique des effectifs.. Des choix ministériels fluctuants, l’impossibilité soit de concilier les emplois du temps, soit de permettre aux lycéen.ne.s le choix d’un nombre suffisant d’options, associés à la tension insupportable que fait peser Parcoursup freinent les lycéen.ne.s dans leur désir de s’inscrire à la spécialité langue régionale.
Nous regrettons également que les collégien.ne.s ne puissent composer en langue régionale autre que l’histoire-géographie aux épreuves du DNB les matières enseignées dans cette langue. De même nous ne comprenons toujours pas pourquoi il n’est pas donné le droit aux lycéen.ne.s de rédiger au bac la matière dans la langue où elle a été enseignée en section bilingue.
Pourtant, l’étude sociolinguistique de 2020 où 8000 personnes ont été interrogées sur la transmission, les usages et les représentations de la langue occitane en Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et au Val d’Aran, dans le cadre d’un programme européen (POCTEFA), en collaboration et avec l’aide financière de l’Eurorégion Nouvelle-Aquitaine Euskadi Navarra, démontre clairement l’attachement des habitant.e.s à l’occitan et à sa transmission, plus de 80% des personnes interrogées étant favorables au développement d’une offre d’enseignement de l’occitan en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie. Les expériences ont montré que des politiques volontaristes peuvent freiner ou même inverser la diminution du nombre de locutrices/locuteurs. Le rôle de l’école est d’autant plus important que s’y joue la représentation symbolique de la langue. Des pans entiers du territoire n’offrent pas de possibilité d’apprentissage de l’occitan, souvent absent de l’environnement linguistique, historique et patrimonial. La loi Molac ouvre pourtant l’opportunité de généraliser l’offre d’enseignement, de rendre la proposition systématique sur tout un territoire. Pour autant les autres modes d’enseignement ne doivent pas être négligés : enseignement à parité horaire, sections immersives, plébiscités par familles, élu.e.s, et équipes enseignantes. Des dotations spécifiques sont donc nécessaires.
Afin d’inverser la tendance il faut également accroître la formation d’enseignants, augmenter le nombre de postes aux concours et intégrer un module de sensibilisation à la formation initiale de tous les enseignants.
Enfin, le climat engendré par le virus du COVID a aggravé une situation déjà critique en limitant fortement les réunions entre familles et enseignant.e.s, celles-ci étant capitales pour éviter une déperdition trop importante d’élèves entre premier et second degré. Des démarches par les chefs d’établissement auprès des familles concernées sont plus que jamais nécessaires.
Pour la FSU, les représentants des personnels :
Cécile Senderain, Martial Peyrouny, Kei McGregor