Délégué·es, éco-délégué·es, CVC / L, ambassadeurs ambassadrices... c’est l’heure de faire vivre la citoyenneté dans nos établissements. Une mission qu’a remise en bonne place la circulaire de mission de 2015 et qui parle à nombre d’entre nous. Pour autant, en ces temps troublés, nous sommes en droit de nous interroger sur le sens profond et la place que l’institution entend donner à la démocratie scolaire. La question se pose à l’heure où un gouvernement s’est formé autour d’un groupe minoritaire à l’assemblée, avec une large participation de l’ex majorité désavouée dans les urnes et avec le soutien tacite et vigilant de l’extrême droite ; à l’heure, surtout, où le discours droitier sur la jeunesse imprègne la parole des responsables politiques qui multiplient les mesures destinées à normer les comportements et mettre au pas une jeunesse volontiers qualifiée d’ultra-violente. L’argent qui nous fait tant défaut par ailleurs, n’a en effet pas manqué pour financer des uniformes dont rien ne prouve scientifiquement l’efficacité dans la lutte contre le harcèlement. Il n’a pas non plus manqué pour le financement des classes engagées et des séjours du SNU malgré les fiascos retentissants signalés dans la presse régionale. Il ne manque ni pour les internats de redressement, ni pour garder à l’œil les jeunes des quartiers populaires de 8h à 18h, ni pour déployer la force répressive devant les universités, en Nouvelle-Calédonie et désormais en Martinique.
Former des citoyen·nes pour les envoyer au casse-pipe ? La question se pose et le SNES y répond par le renouvellement de ses exigences pour une émancipation de la jeunesse par les savoirs et en portant une analyse globale sur la situation politique.