Après le temps de l’émotion, de la stupéfaction, des voltes-faces du ministère, de l’hommage et du recueillement, je pense que se profile le temps de faire entendre notre colère.
Colère d’apprendre les changements de dernière minute par le biais des médias, colère de sentir que le manque de reconnaissance, voire le travail de sape de notre légitimité, de notre professionnalisme, engendrent des situations intenables. Colère face aux manquements de l’institution à notre égard, de nous protéger, alors que nous exerçons des missions de service public dont les drames actuels ne font que montrer de manière plus criante la nécessité absolue pour la société. Colère de voir que nos collègues des services de vie scolaire, que nos collègues agents, déjà fortement sollicités, le sont encore plus face au virus sans aucune aide supplémentaire. Colère de devoir quémander des masques qui nous protégeraient correctement (Soeur Anne ?), de devoir être « punis » par un, voire trois jours de carence si l’on est malade, par un gel du point d’indice continuel, par des décisions au coup par coup, établissement par établissement, mettant à mal le cadre et l’équité nationaux. Colère de travailler sans réelles garanties de sécurité pour les enfants, les familles, et pour nous.
Cette colère, notre ministère doit l’entendre. Peut-être pas dans la rue, à l’heure actuelle, mais par la grève.
Notre ministère connaît nos demandes, elles ont été largement relayées par nos organisations syndicales, il a décidé pour l’heure de ne pas en tenir compte.
Une grève d’ampleur nationale est prévue mardi 10 novembre, portée par la quasi-totalité des organisations nous représentant. Notre institution va être très attentive aux pourcentages de grévistes.
Il s’agit d’une grève symbolique qui doit être réussie.
Nombreu.ses.x sont les collègues qui ont fait part de leur souhait d’accompagner, d’être avec les élèves lundi dernier, mais également leur colère et leur incompréhension face à l’attitude de leur institution.
Alors mardi, retrouvons-nous dans nos établissements en assemblée, ou chez nous par téléphone, par visioconférence, débattons et discutons, mettons notre colère au service d’un projet d’améliorations, signalons enfin d’une voix forte notre volonté de changer la situation.
Syndicalement,
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Kei McGregor
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Secteur LVER SNES-FSU Bordeaux
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