Hommage de Philippe Crabé puis article de Jean Dalançon et Jean-Jacques Le Masson
Hommage de Philippe Crabé
Jean Elhorga, notre camarade du SNES, vient de nous quitter.
Pour les plus jeunes, voici un rapide aperçu de l’action militante de Jean.
Jeune professeur de mathématiques au Lycée Louis Barthou à Pau (il a été mon professeur en classe de première en 1962-1963) et militant du SNES (Syndicat National de l’enseignement Secondaire-classique et moderne), il participe activement avec Etienne Camy-Peyret (originaire de Bizanos et futur secrétaire national du SNES) à la fusion avec le SNET (Syndicat National de l’Enseignement Technique) pour créer, le 3 avril 1966, le SNES (Syndicat National des Enseignements de Second degré) au sein de la FEN (Fédération de l’Education Nationale.
Secrétaire du S2 des Pyrénées Atlantiques, il assumera cette responsabilité jusqu’en décembre 1974 avant de passer le relais à Fernando Arino. Le garage de sa maison a été le siège du S2 jusqu’à la fin des années 70 avant que le maire de Pau, André Labarrère, accepte d’héberger gratuitement le S2 dans le local du standard téléphonique de l’ancien hôpital Laherrère. C’était le temps où il écrivait à la main les circulaires du S2 avant de les dupliquer avec une machine à alcool !
En même temps, le militant syndical passionné de pédagogie sera à l’initiative de la création d’une commission pédagogique du SNES regroupant des syndiqués des Pyrénées Atlantiques et des Landes. Il a animé cette commission pendant une quinzaine d’années. Les réunions avaient lieu tous les 15 jours au lycée Gaston Fébus d’Orthez le mercredi après midi. En 1971, l’une des réunions eut pour thème « la formation continue » et fut animée par une jeune militante venue du S4, Monique Vuaillat. Elle était promise à un grand avenir mais on ne le savait pas !
Il s’est également très fortement impliqué dans les activités périscolaires en particulier en militant au CEMEA (Centre d’Entraînement aux Méthodes d’Education Active). Puis, en désaccord avec les positions nationales du CEMEA, il a contribué à la création du GERMEA (Groupe d’Entraînement et de Recherche pour les Méthodes d’Education Active) en 1983. La réussite de cette association lui doit beaucoup.
Il s’est efforcé de mettre en application ses méthodes pédagogiques, à la fois originales et efficaces, dans les classes dont il avait la responsabilité, et tous ses élèves ont été fortement marqués par son enseignement.
Sans jamais compter son temps, Jean a représenté le SNES dans de nombreuses associations. En particulier il a été le représentant du SNES au conseil d’administration des Pupilles de l’Ecole Publique 64 jusqu’à ce qu’il me demande de le remplacer en 1982.
Il est resté très actif au sein du S1 du lycée Barthou jusqu’à son départ en retraite en 1990 ; après quoi il a encore poursuivi son activité syndicale. Après l’exclusion du SNES de la FEN en 1992, il a participé à la création de la FSU en aidant dans cette tâche en particulier René Marsan qui est devenu le premier secrétaire de la FSU 64 en 1994.
Ceux qui l’ont connu savent que la vie de Jean, l’agrégé de mathématiques, ne se limitait pas aux seules mathématiques. Avec le soutien de sa femme Louisette et de ses deux fils, Patrick et Jean-Michel, il a milité toute sa vie pour le bien de tous et en particulier a il a consacré beaucoup de son temps aux jeunes pour qu’ils deviennent à son image des citoyens libres, responsables et solidaires.
Il a été pour moi, comme je pense pour beaucoup de militants, un exemple et je l’en remercie.
Milesker, Jean.
Article de Jean Dalançon et Jean-Jacques Le Masson