Des annonces inacceptables, une fois de plus face aux médias, alors que les personnels dans les collèges discutent de la préparation de rentrée sans moyens supplémentaires et avec des suppressions de postes à digérer !
20 emplois supprimés à la Rentrée 2023 Académie de Bordeaux sans oublier les 204 disparus depuis 2018.
Les annonces du Ministre sur le collège, qu’il a qualifié à la rentrée 2022 d’« homme malade du système scolaire », étaient attendues depuis septembre.
Une fois de plus, les remèdes proposés sont loin d’être efficaces pour traiter les maux qui affectent le collège. La mobilisation des collègues du collège Dupaty de Blanquefort a mis en lumière les difficultés rencontrées aujourd’hui par le commun des collèges : difficultés des établissements aux immenses effectifs, manque de moyens accordés aux équipes de vie scolaire, marqués à Blanquefort par des disparités sociales propres au périurbain bordelais. Trop souvent, désormais, tous les collèges doivent fonctionner au quotidien avec des dotations et moyens au plancher. Pourtant, sur les marges des grandes villes, les collèges sont souvent les derniers services publics d’importance et les annonces du ministre semblent déconnectées de ces réalités.
La méthode Blanquer perdure avec N’Diaye : expérimentation en catimini une année, et généralisation l’année suivante, sans même un bilan mais avec un grand tapage médiatique autour de 3 annonces « électrochoc ».
Ces dernières ont un double avantage. Elles ne coûtent rien, sauf pour les professeur.e.s de technologie qui perdent une heure d’enseignement et sont les perdant.e.s des arbitrages sur les horaires de Sixièmes. Et elles font croire à l’opinion publique que le Ministère traite le mal avec un remède de cheval !
Cette sortie médiatique tombe au plus mauvais moment pour nous mais au meilleur pour eux : juste avant la constitution des TRMD et pendant la mobilisation « retraite ».
Rien pour faire réussir toutes et tous les élèves mais du travail et des missions en plus pour les personnels ! Quel devenir pour nos métiers dans le 1er comme le 2d degré ?
Aucun moyen supplémentaire pour faire baisser les effectifs par classe, redonner du sens aux enseignements disciplinaires avec des programmes repensés, reconsidérer l’aide dans nos disciplines avec nos élèves, permettre une meilleure inclusion, redonner du souffle à la profession à travers des formations de qualité respectueuses de notre liberté pédagogique et de notre expertise.
Au lieu de cela, Pap N’Daye fait du Blanquer :
- accélération de la primarisation du collège et de la mise en concurrence 1er -2d degré ou entre disciplines,
- externalisation croissante du traitement de la difficulté scolaire à coup de dispositifs dont le Ministère travaille beaucoup le choix des noms pour faire semblant de prendre la mesure les inégalités scolaires qui se creusent au collège.
L’attaque en règle de la technologie (d’autres disciplines auraient pu aussi faire l’affaire) montre bien comment, sous couvert de pédagogie, le Ministère fait des économies…
On est bien loin de la semaine de 32 heures au collège pour les élèves que nous défendons au SNES-FSU.
A part faire des économies sur le dos des élèves et trouver de nouvelles missions pour nourrir « le pacte enseignant » de Macron, rien n’est proposé pour revaloriser nos salaires et prendre en compte la pénibilité de notre travail, de plus en plus exposé aux violences sociales qui ne restent pas à la porte des collèges. Et pour couronner le tout, le ministère renvoie une fois de plus toute la gestion de cette Non-réforme au local, avec une labellisation renforcée des collèges en fonction de l’IPS : vert + pour collège de centre ville, vert pour collège « standard », jaune pour collège REP et rouge pour collège REP+, enfin tant que l’éducation prioritaire existe encore…
- L’heure de renforcement ou d’approfondissement en mathématiques ou en français en sixième
- La suppression de l’heure de technologie en 6e
- Généralisation de Devoirs Faits en sixième, c’est-à-dire Devoirs Faits obligatoires
- Les deux heures de sports
- Le SNES-FSU porte un projet alternatif sur le collège et montre tout son attachement à l’unité du second degré.
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