Tel est le slogan scandé le mercredi 25 mai pour la journée de lutte contre la précarité dans la fonction publique.
Slogan terrible, honteux aussi, qui résume à lui seul la situation que subissent des milliers d’enseignants, psy-en prof doc non titulaires, AED, AESH.
Le recours aux non-titulaires est devenu une norme et cette norme engendre de la précarité, contre laquelle lutte le SNES-FSU depuis de nombreuses années.
Cette gestion d’agents-es au service du public est fort peu révélatrice des valeurs républicaines qui fondent notre ministère.
Le SNES-FSU dénonce régulièrement la précarité aggravée dans le second degré du fait d’une gestion essentiellement académique : retard persistant de la délivrance des attestations employeur bloquant l’indemnisation par Pôle Emploi ; primes de fin de contrat versées de manière aléatoire ; retard des paiements de salaires ; absence de la subrogation ; services partagés sur plusieurs établissements, à temps incomplet sans heure de décharge ; absence de bulletins de paye. Six ans après la parution du décret 2016-1171 et des textes réglementaires conjoints issus des luttes du SNES et de la FSU, les pratiques de déréglementation des rectorats se sont accentuées et constituent d’insupportables pressions sur des agents dont la résistance n’est due qu’à leur seul dévouement et engagement.
Les recrutements des AESH en CDI ne garantissent pas la fin de la précarité de ces agents. Ils sont bien trop souvent employés sur des temps incomplets, alors que les besoins existent.
Beaucoup démissionnent en raison d’un salaire insuffisant (760 € mensuels en moyenne) et de conditions de travail très dégradées depuis la mise en place des pôles inclusif d’accompagnement localisés (PIAL).
L’accès à la CDIsation des AESH n’est pas la réponse adaptée dans un contexte où la généralisation des PIAL engendre de nouvelles dégradations des conditions de travail, ne permet pas de prendre en compte les besoins des élèves suivis et engendre une perte de sens du métier.
Au SNES-FSU, nous demandons à ce que les AESH bénéficient d’un statut de fonctionnaire et d’une rémunération plus juste. La création d’un diplôme doit venir reconnaitre leur formation. Par ailleurs, face à des situations d’épuisement, nous réclamons la prise en compte de la pénibilité du travail des AESH.
Les AED sont indispensables au bon fonctionnement des établissements scolaires, mais ont souvent été les grands oubliés des politiques gouvernementales.
Le 24 février 2022, dans la cadre de la loi sur le harcèlement scolaire, un texte sur la cdisation des AED après 6 ans de CDD a été adopté par les députés. À ce jour, le décret d’application n’a toujours pas été publié.
Le manque d’attrait salarial, les conditions de travail dégradées, l’impossibilité de concilier études ou formations professionnelles et temps de présence plus important dans les établissements scolaires ont entraîné une crise de recrutement et une modification du profil des AED.
Aussi le texte sur la cdisation ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. Il est un moyen pour le gouvernement de précariser encore plus ! Et il ne doit pas être LA solution.
Au SNES-FSU, nous défendons les AED face à la précarisation du métier et refusons les contrats d’un an. Le chantage au renouvellement les place dans une situation de fragilité qui rend plus utile encore la présence du SNES-FSU à leurs côtés.
Au SNES-FSU, nous demandons à ce que les contrats proposés soient de 3 ans reconductibles une fois, comme le prévoient les textes afin d’assurer la stabilité des équipes. Nous défendons aussi un recrutement par les recteurs. Nous réclamons enfin que l’emploi du temps des AED étudiants, leur permette de concilier travail et études.
Et pour les AED non étudiants, il convient de proposer un statut adapté qui ne les précarise pas.
Agir ensemble contre la généralisation de la précarité ! Tel est donc le slogan scandé par le SNES-FSU.
Delphine Discamps